- INFORMATION -
Dans le cadre des journées du Patrimoine 2024
DIMANCHE 22 SEPTEMBRE
A PARTIR DE 14H30, SALLE POLYVALENTE DE VEZELS-ROUSSY (Cantal)
L'Association "Culture et Patrimoine" organise une découverte artistique sur le thème
"Le Cantal, terre d'accueil et de réconciliation pour les artistes
pendant et après la guerre"
A travers la découverte d'un couple d'artistes-peintres, Lucien Weil et Madeleine Weil-Lestienne réfugiés dans le Cantal :
- Leur histoire
- Leurs œuvres avec diaporama
- Des témoignages vécus
- Leurs liens avec le Cantal et la commune
- Un peu d'Histoire sur l'église St Julien de Roussy
Animé par Mme Christel LESGOURGUES,
petite-fille des artistes qui présentera aussi le livre :
"Souvenirs de Madeleine Weil-Lestienne".
A la fin de cet échange, une visite libre de l'église St Julien de Roussy où les peintres ont laissé des œuvres sera proposée.
Lucien Weil est né à Biesheim, petit bourg du Haut-Rhin, le 10 mars 1902. A sa naissance, ses parents sont déjà relativement âgés puisque son père, Abraham a 65 ans et sa mère, Elisabeth en a 43. Il s’agit d’une famille de condition très modeste.
A cette époque l’Alsace est allemande. Dans ce petit village, trois communautés religieuses se côtoient paisiblement : les juifs qui sont des marchands de bestiaux ou de viande pour la plupart, les catholiques et les protestants.
Lorsqu’il a 10 ans, Lucien Weil perd son père et vivra alors entouré de sa mère et sa grande sœur, Rosa. Il gardera des souvenirs très vifs de son enfance et en fera même bien plus tard une série de dessins des scènes du quotidien à la demande de son épouse.
Lucien Weil parle de cette époque : « Rien dans ma jeunesse ne me destinait à une carrière de peintre. Je suis né à Biesheim (…), dans une famille de pauvres parmi les pauvres ; j’avais dix ans quand mon père mourut, et je regardais avec passion et amour le visage douloureux de ma mère, anxieux du lendemain. J’étais souvent malade, et voulant fixer cette figure aimée, j’ai alors commencé à dessiner ce visage de ma mère, si souvent penchée sur moi. Dix fois, cent fois, je recommençais. Jamais un visage n’inspirera mieux l’artiste que celui de sa mère. » (Roger Kiehl, A la Galerie Aktuaryus Lucien Weil, 1965)
A l’âge de 15 ans il étudie le dessin industriel à la Société Industrielle de Mulhouse. C’est à ce moment-là que naît une longue et indéfectible amitié entre Lucien Weil et Alfred Giess, d’un an son aîné. Puis très rapidement, Lucien Weil se dirige vers des études artistiques en devenant pendant deux ans l’élève de Léon Stein (1879-1955)et d’Alphonse Charles Klebaur (1884-1970) à l’Ecole pratique des Arts appliqués de Colmar. Deux bourses viennent récompenser son talent et sa persévérance, de sorte qu’il peut se rendre à Paris et s’inscrire à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs en 1920. En 1923, il y obtient le prix d’honneur et, en 1924, son diplôme de Professeur de dessin.
Alfred Giess, quant à lui, revient définitivement à Paris en mars 1924, après avoir effectué son service militaire en Syrie. Les deux amis passent alors le concours d’admission à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, qu’ils réussissent brillamment, puisque Lucien Weil se voit classer premier en dessin. Ils suivent les cours de Jean-Pierre Laurens (1875-1933) et de Louis Roger (1874-1953). De son professeur Jean-Pierre Laurens, il dira : « J’ai eu le privilège de trouver en mon maître, un esprit supérieur, une haute conscience, un artiste pur ». (« La plume est aux peintres. Lucien Weil aux jeunes : ne craignez ni critiques, ni difficultés », Dernières Nouvelles d’Alsace, 17 mars 1951).
A suivre ...