(1905-1994)
Lorsque j’étais petite, Grand-père était jeune encore, vêtu d’un pantalon de toile blanche, un veston sombre, un col bas, chapeau de paille, canne noueuse d’épine. Nous allions finir les après-midi au Quinconce, un bois un peu aménagé.
« Père » jouait au tennis, il allait chercher avec une lourde brouette, le filet, au café du coin. Tante Gaby y jouait aussi, parlant beaucoup des jeunes lieutenants. On sortait de la ville par des routes en creux à travers les remparts, c’était un réel plaisir d’examiner les vieilles portes défendant l’entrée avec leurs énormes voûtes sombres, les chaînes, grilles, poutres et pont-levis, l’eau des fossés. On me disait des histoires de Louis XIII qui se laissa tromper par Charles le Téméraire au nom si impressionnant.
A suivre ...